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22 Février 2019
Coucou tout l'monde :)
Aujourd'hui j'ai eu envie d'aborder un sujet un peu plus sérieux que ceux que l'on traite habituellement, puisque j'ai choisi de vous parler du don d'organes. C'est en discutant avec mes proches que je me suis rendue compte que bon nombre d'entre eux étaient contre ou du moins pas vraiment pour, sans forcément savoir pourquoi.
J'ai donc eu envie de vous expliquer pourquoi moi je suis inscrite depuis mes 18 ans, avec aussi un peu l'espoir de vous faire réfléchir sur votre position face à ce don si ce n'est pas déjà fait.
1-Etre utile, encore :
Pour donner ses organes, vous le savez, il faut mourir. Cela signifie donc concrètement que leur propriétaire n'en aura plus besoin. Je sais que pour certains la mort fait peur, et qu'une fois qu'on y est confronté le chagrin et la douleur peuvent nous empêcher d'y voir clair. Mais ce qu'il faut garder à l'esprit en tant que donneur, en tant que famille de donneur, c'est le fait de pouvoir faire ce cadeau à quelqu'un, à une autre famille.
Je donne déjà mon sang, mes plaquettes, mon plasma et je suis inscrite sur le registre des donneurs de moelle. C'est une évidence pour moi de continuer à donner même si cette fois ce serait la dernière, si je peux aider à sauver une vie, une seule quelque part dans le monde ce serait juste incroyable.
2-Trop de personnes sont en attente d’une greffe :
Vous le savez déjà sûrement, mais les listes d'attente sont longues, et bien entendu le nombre de donneurs est limité.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire ce n'est pas seulement une question de choix personnel, de vouloir donner ou non, mais aussi une question de possibilité. Je suis inscrite sur la liste des donneurs, mais pour que mes organes puissent être donnés le jour où je ne serais plus là il y a des critères à prendre en compte: état de santé du donneur, compatibilité, état des organes, conditions du décès...
3-Attendre une greffe ça n'arrive pas qu'aux autres :
Tant qu'on y est pas confrontés on pense que ça ne peut pas nous arriver. C'est faux. Il suffit d'une maladie, d'un accident, pour que tout bascule et que l'on se retrouve à vivre accroché à un téléphone et à l'espoir que quelqu'un quelque part ait décidé de donner ses organes.
Quand nous étions à Purpan pour la chirurgie de Romane, il y avait un petit garçon, Neils, en attente d'un rein. Âgé d'à peine 1 an une maladie auto immune avait détruit l'un de ses reins et il était en train de perdre le second. Je me souviendrai toute ma vie de ce petite blondinet qui avait passé la moitié de sa vie à l'hôpital et de l'attente de sa famille.
4-Inculquer certaines valeurs à ses enfants:
Là tu te dis que ça y est cet article part en toupie. Pas du tout ! Donner ses organes, de manière anonyme, sans rien attendre en retour (ce serait difficile en étant mort de toute façon !) c'est faire preuve d'altruisme, d'empathie et de bienveillance.
Je ne suis pas du genre à faire ce que l'on attend de moi, surtout si je ne suis pas d'accord, je ne le fais aps exprès c'est comme ça. J'ai souvent l'impression que je cogite trop vite, ou différemment. Quand j'ai eu 18 ans tous mes amis parlaient permis et indépendance, moi j'ai filé à la collecte de sang. C'est la première chose symbolique que j'ai réalisée en étant majeur.
si je peux aider quelqu'un, qu'il soit de ma famille ou totalement inconnu, je le fais parce que pour moi c'est la base de l'humanité. Je me fiche que nos enfants soient riches ou aient une carrière, je veux surtout qu'ils soient heureux, épanouis, et je pense qu'avoir ces valeurs les aidera au quotidien. En parler avec ses enfants, en faire quelque chose de "normal" c'est dédramatiser et banaliser la chose. Elles en parleront peut être à leur tout avec leurs amis, leur famille, leurs collègues, et alors peut être que dans 30 les listes d'attente ne seront plus si longues...
5-Vous pouvez changer d'avis :
Si j'ai clairement choisi d'afficher ma volonté de donner, vous êtes nombreux à ne pas vous être franchement décidé. Et ça se comprend. On a pas forcément envie d'envisager sa mort, on a envie d'avoir le choix et de pouvoir changer d'avis, mais ne pas se positionner c'est déjà choisir.
"Au nom de la solidarité nationale, c'est le principe du consentement présumé qui a été choisi. La loi indique que nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus d’être prélevé."
Si vous ne souhaitez pas être donneur mais que vous ne vous inscrivez pas sur le registre des refus, alors vous êtes considéré d'office comme donneur potentiel. A l'inverse, vouloir donner sans le signifier peut créer une situation compliquée. Certaines familles se sont opposées au don, le temps qu'un juge soit saisi et la décision prise, il était trop tard pour greffer les organes.
Que vous soyez POUR ou CONTRE le don, inscrivez vous sur le site du don d'organes en gardant bien à l'esprit que vous pouvez changer d'avis et modifier votre décision à tout moment.
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